Parole de photographe, c’est un entretien privilégié avec un photographe professionnel au savoir-faire affirmé. L’occasion de découvrir le parcours, le quotidien et les réalisations d’un photographe inspirant.
Pour ce vingt-troisième Parole de Photographe, nous mettons le portrait à l’honneur sous toutes ses formes avec Laurent Mayeux, photographe professionnel entre Lille et Paris.
Bonjour Laurent, je suis ravi de te recevoir dans ce vingt-troisième Parole de Photographe. N’attendons pas plus longtemps, place à ta présentation !
Bonjour Pierre-Louis, je m’appelle Laurent Mayeux, j’ai 51 ans, marié et 3 enfants. Je vis et travaille à Lille en tant que photographe auteur pour le corporate et l’éditorial. Je réalise aussi des portraits pour les particuliers en tant qu’artisan. En parallèle de mes travaux de commande, je réalise des travaux personnels autour des liens entre mémoire et territoire.
Quand as-tu commencé à pratiquer la photographie, et comment es-tu arrivé à te professionnaliser ?
Je suis passionné de photographie depuis l’adolescence mais après 12 ans passés en tant que salarié dans la logistique internationale, et suite à un licenciement en 2003, je me suis installé en tant que photographe professionnel après avoir repris 1 an de formation en photographie.
Du coup, avant de te professionnaliser en photographie, quel parcours as-tu suivi ?
J’ai fait une école de commerce en formation initiale et en 2003, j’ai suivi un cursus de formation professionnelle à la photographie dispensée par le Centre d’Arts Plastiques et Visuels de Lille, qui dépend des Beaux Arts.
Ton parcours voit donc se succéder deux univers totalement différents. A travers ces différentes expériences, quel style as-tu développé ?
Ma photographie est plutôt posée, construite que basée sur l’instant décisif. Je m’intéresse essentiellement à ce qu’on ne voit pas de prime abord, au hors-champ, au banal. J’adore le milieu industriel que je trouve très photogénique et qui fait partie de mes racines notamment avec le métier que mon père exerçait.
As-tu un meilleur souvenir associé à ton activité à partager avec nous ?
En fait, je n’ai pas vraiment un souvenir qui se détache plus qu’un autre. J’ai plein de bons souvenirs car les mauvaises expériences, j’ai plutôt tendance à naturellement les oublier !
Peut-être as-tu alors une photo particulièrement marquante de ta carrière à nous partager ?
Question difficile car je pense qu’elle n’est pas encore réalisée ! Je ne suis pas certain que la photo choisie ici soit la plus marquante d’autant plus qu’elle n’a rien d’extraordinaire. En tous cas, c’est celle qui me vient à l’esprit parmi les images réalisées ces derniers mois. Il s’agit du portrait d’une soignante au SAMU, que j’ai réalisé pour la presse en avril, lors du 1er confinement. Après la prise de vue, cette jeune femme a craqué et s’est mise à pleurer car elle était épuisée par son travail et par le fait de ne pas pouvoir embrasser son petit garçon tous les soirs en rentrant du travail de peur de le contaminer. C’est ça qui est génial dans le portrait, ce sont des rencontres inattendues et le portrait c’est une part d’intimité que les personnes nous dévoilent.
Nous arrivons déjà à la fin de ce vingt-troisième “Parole de Photographe”. L’occasion de nous parler de tes projets dans les mois à venir !
Je veux renforcer encore et toujours mon écriture photographique, aller vers toujours plus de qualitatif et d’exigence. Mon objectif est d’être spécialisé dans l’industrie et d’être reconnu en tant que tel.
Un dernier mot ?
Dans cette période de forte instabilité, il faut garder en tête que le style, l’écriture photographique, la personnalité et la persévérance sont encore les meilleures armes pour garder son business. J’émets cependant un vœu qui reste non-exhaussé aujourd’hui après tant d’années, c’est qu’il y ait plus de solidarité, d’entraides et d’échanges dans cette profession tellement individualiste !
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