Parole de Matthieu Chaillou, photographe entre simplicité et élégance

Parole de photographe, c’est un entretien privilégié avec un photographe professionnel au savoir-faire affirmé. L’occasion de découvrir le parcours, le quotidien et les réalisations d’un photographe inspirant.

Pour ce quarante-et-unième Parole de Photographe, nous vous proposons de découvrir le parcours et le travail de Matthieu Chaillou, photographe aux multiples secteurs d’activité à Lyon.

Son parcours

Bonjour Matthieu, et bienvenue dans ce nouveau Parole de Photographe. Débutons sans plus attendre par présentation !

Bonjour Pierre-Louis, je m’appelle Matthieu Chaillou et je suis photographe à Lyon. Je suis spécialisé dans la photographie corporate, je réalise des portraits professionnels, des reportages métiers et des photographies événementielles ainsi que des photos culinaires et d’architecture. Pour résumer, dès qu’une entreprise à un besoin de communication je peux intervenir pour réaliser les photos qui accompagneront leurs prises de parole. Sur demande, je réalise aussi des photos pour les particuliers (mariage, fête d’anniversaire et photo de famille).

Je suis photographe professionnel depuis 2018. J’ai d’abord exercé comme auto entrepreneur puis je suis passé sous le statut d’artiste auteur.

Un démarrage du tonnerre ! Avant d’aborder plus en détails ton métier de photographe, as-tu des loisirs ou des centres d’intérêt  particuliers ?

Mes loisirs sont très axés sur la nature et le sport. Je pratique beaucoup l’escalade et dès que j’ai la possibilité j’aime beaucoup faire des randonnées ou sortir en extérieur.

Passons maintenant aux choses sérieuses en évoquant tes débuts dans le monde de la photographie.

Je pratique la photo depuis maintenant plus de 10 ans. J’ai commencé ma carrière à Paris en tant que chargé de communication pour une filiale du groupe GDF Suez. Une partie de mon travail consistait à rédiger des articles pour animer la communication interne de l’entreprise. Pour illustrer ses articles, nous faisions souvent appel à des photographes professionnels et je devais les accompagner sur le terrain afin de les guider et faire le lien avec nos équipes.

De fil en aiguille, j’ai commencé à les assister : les aider à porter du matériel, tenir un réflecteur, repositionner un flash, etc. Plus j’en apprenais sur le travail de photographe et plus je voulais en savoir.

Je vois, et ensuite ?

Après quelque temps et une profonde remise en question personnelle, j’ai décidé de me plonger complètement dans la photo et d’en faire mon métier. Afin d’exercer mon œil, je suis parti en voyage avec un petit appareil photo pendant un an en Amérique du Sud. Très influencé par les photographes documentaires et notamment Henri Cartier-Bresson, j’ai commencé à “documenter” mon voyage et à essayer de capturer l’instant décisif de chaque expérience que je vivais. Je partageais mes photos sur un compte Instagram, j’ai commencé à être reposté par d’autres comptes et j’ai même monté une petite exposition pour montrer mes meilleures photos. J’ai eu beaucoup de bons retours et cela m’a conforté dans mes ambitions mais je sentais que je manquais encore d’expérience et de technique.

J’ai donc décidé de rester un an supplémentaire au Chili, où j’ai suivi des cours du soir dans une école de photographie à Valparaiso. A l’issue de cette expérience, j’ai été sélectionné pour participer à Festival International de Photographie de Valparaiso pour un projet que j’avais réalisé durant cette année d’expérimentation.

Après plus de deux années passées en Amérique du Sud, je suis rentré en France et j’ai commencé à travailler dans des studios spécialisés en photographie corporate comme photographe indépendant. En 2021, je suis venue m’installer à Lyon et je développe depuis mon réseau et mon business de photographe corporate dans la région. 

Son style

Maintenant que nous connaissons mieux ton parcours, place à tes inspirations et à ton style. Comment définirais-tu ta démarche artistique ?

Je ne suis pas sûr d’avoir un style à proprement parler mais si je devais essayer de le définir, cela pourrait se résumer en 2 mots “simplicité et élégance”. Que ce soit dans mon travail personnel ou professionnel, celui que j’effectue pour mes clients, j’essaye toujours de respecter ces 2 precepts :

  • Simplifier et épurer au maximum ma prise de vues pour ne garder que les éléments indispensables renforçant ainsi l’impact du cliché, sa compréhension et sa mémorisation. Cela peut paraître simple comme cela mais avec l’expérience, je me rends compte que c’est l’une des choses les plus difficiles à réaliser.
  • Et pour finir, agencer avec élégance les éléments soigneusement sélectionnés afin de créer une harmonie et une esthétique.

Au-delà de cet aspect stylistique, ma philosophie en tant que professionnel de la photographie est de mettre mes compétences ainsi que mon expérience au service de l’image de marque de mes clients. Lorsque l’on me confie un projet, je le réalise bien entendu avec ma sensibilité et mon œil mais j’adapte toujours ma prise de vues aux besoins et aux projets de chaque client.

Une bonne photo est pour moi une photo qui raconte une histoire et qui évoque quelque chose. En tant que professionnel de la photographie, mon objectif est de véhiculer et de valoriser l’image de marque de mes clients aux travers de mes photos.

Ses anecdotes

Place aux anecdotes !  A travers tes différents projets et rencontres, aurais-tu une anecdote marquante à nous partager ?

Je suis photographe professionnel depuis 2018 et mon activité m’a permis de me retrouver dans beaucoup de situations assez déroutantes :

  • A l’arrière d’un bateau de pêche pour couvrir une soirée dansante au large des côtes chiliennes,
  • A déambuler dans les allées désertes du musée Grévin,
  • Dans les coulisses d’un concert privé de Bilal Hassani dans un palace parisien,
  • Devant le premier ministre, Jean Castex, et le président du MEDEF, Patrick Martin, à la soirée d’ouverture des Wolrdskills de Lyon,
  • Dans un studio d’enregistrement avec Sébastien Chabal et le champion du monde de burger 2023 pour réaliser des portraits et des photos culinaire,
  • Dans l’arrière boutique d’un magasin Louis Vuitton pour imprimer en Live des portraits que j’avais réalisé quelques minutes auparavant lors d’un événement clients,
  • Dans les salles de réunion ultra chic de grosses banques françaises pour réaliser les portraits de leur comité de direction,
  • Dans l’atelier d’un souffleur de verres pour documenter son processus de fabrication,
  • Dans les usines de traitement des eaux de la métropole de Lyon entouré de machines énormes pour un reportage métier.

C’est donc assez difficile pour moi d’isoler un souvenir en particulier mais ce qui est sûr et ce qui fait que j’aime mon métier, c’est de me retrouver dans des situations ou des lieux dans lesquels je n’aurai jamais eu accès sans la photo.

Je suis un éternel curieux et j’aime particulièrement comprendre comment les choses fonctionnent. C’est donc toujours avec un énorme plaisir et beaucoup d’envie que je pousse le rideau qui sépare la scène des coulisses, que je découvre la machinerie, un nouveau lieu, une nouvelle personne ou un nouveau métier.

Pas mal ! Et concernant une image marquante en particulier ?

Si je ne devais en choisir qu’une, ce serait probablement une photo que j’ai réalisée en Colombie. Je voyageais à proximité de la ville de Carthagène et tout d’un coup je croise le chemin d’un personnage haut en couleur. Il est âgé, porte une longue barbe grisonnante,  une toge avec une inscription “Yo soy dios” (Je suis dieu) sur la poitrine et un tissu de l’armée avec des motifs camouflages en guise de chapeau. Il pousse un énorme chariot en hurlant dans la rue, s’arrête pile devant moi lorsqu’il aperçoit mon appareil photo, s’avance, lève un doigt et prend la pose.

Je lève mon appareil, je cadre instinctivement, j’ai à peine le temps d’appuyer sur le déclencheur que mon hermite Colombien est déjà reparti.  

Je le regarde partir incrédule, je regarde mon appareil et boom : le cadrage, l’exposition, l’expression, tout colle et fonctionne.

C’est la première photo dont j’ai été fier, qui m’a permis de monter une exposition à Valparaiso (au Chili) pour montrer mon travail et surtout qui m’a ouvert les portes du FIFV 2018 (le “Festival Internacional de Fotografía en Valparaíso”). C’est avec cette photo et les autres de cette même série que j’ai commencé à croire en moi et à réaliser que mon rêve un peu fou de devenir photographe professionnel était réalisable. 

Ses projets

Nous arrivons déjà à la fin de ce trente-huitième “Parole de Photographe”. L’occasion de nous parler de tes projets dans les mois à venir !

Dans l’immédiat, cela va être de prendre des vacances bien méritées. L’année a été très chargée, riche en projets et j’ai eu surtout la chance de devenir papa pour la première fois. Je vais donc profiter de ces quelques semaines d’été pour passer du bon temps en famille en Bretagne et continuer un projet personnel de photographie de paysage à Saint Malo.

A la rentrée de septembre, le planning sera chargé avec des déplacements au Portugal pour couvrir la convention d’un grand groupe de pharmacie à Lisbonne, à Paris pour la soirée client annuelle d’un client de l’audiovisuelle, dans la métropole Lyonnaise pour une série de reportages dans le cadre d’un marché public avec les Eaux Publics du Grand Lyon et d’autres reportages dans des lieux iconiques de Lyon tels que l’Opéra National de Lyon.

A plus long terme, je souhaiterai trouver un lieu et y monter un studio photo collaboratif et le partager avec d’autres photographes.

Un dernier mot ?

Si vous souhaitez en savoir plus sur mon parcours ou découvrir plus amplement mon travail, rendez-vous sur mon site internet www.studio-chaillou.fr .

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