Parole de Jérôme Aoustin, photographe corporate

Parole de photographe, c’est un entretien privilégié avec un photographe professionnel au savoir-faire affirmé. L’occasion de découvrir le parcours, le quotidien et les réalisations d’un photographe inspirant.

Pour ce seizième Parole de Photographe, nous recevons Jérôme Aoustin, photographe franco-américain intervenant dans de nombreux domaines corporates.

Son parcours

© Yves Aoustin – Salomé Tanger – Jérôme Aoustin.

Bonjour Jérôme, c’est un plaisir de te recevoir dans ce seizième Parole de Photographe. Avant de rentrer dans le vif du sujet, pourrais-tu te présenter ?

Bonjour Pierre-Louis, je m’appelle Jérôme Aoustin, j’ai 40 ans, je suis auteur photographe et travaille principalement auprès des professionnels et entreprises. Mon statut de micro entrepreneur me permet aussi de répondre à la demande des particuliers ; enfin, je facture certaines prestations annexes dans ma SAS quand elles ne rentrent dans aucune case. Je vends aussi des tirages d’art.

Face à une telle variété d’activités, trouves-tu le temps de décompresser en-dehors de la photographie ?

J’ai rarement du temps libre en dehors des vacances ; les trois semaines que nous prenons habituellement en août (il me reste deux jours au moment où j’écris ces lignes) est un moment privilégié en famille pour se ressourcer : du temps de repos, de randonnées…

je suis plus montagne que mer, et préfère être le plus loin possible de la civilisation. En dehors de la photographie, j’aime lire, écrire, le ski, l’équitation, les sports mécaniques…

Parlons un peu de ta relation avec la photographie : de quand date ta première utilisation d’un appareil photo ?

J’ai toujours eu un appareil photo. C’est sans doute dans les gènes : mon arrière grand-père réalisait des portraits pour les particuliers, ma grand-mère développait ses photographies en chambre noire, mon grand-père et mon père étaient d’avides amateurs. Il n’y a pas eu un élément déclencheur, plutôt un ensemble qui se sont succédés : des rencontres, des expositions, des concours…

Enfin, l’élément final a été mon refus de prendre un emploi salarié, et donc le pari de réussir en repartant de zéro, transformant tous mes acquis en un véritable business pérenne.

Qu’en est-il de ton parcours professionnel ?

Mon parcours initial est très linéaire, bien franco-français : bon en maths, filière scientifique, puis école d’ingénieur. Je m’expatrie à New-York pendant 10 ans et travaille dans l’audiovisuel, avec une belle situation au sein de startups. Il s’agissait d’une vie plutôt idéale : richesse des expériences, une énorme latitude dans mon travail, la possibilité d’être créatif.

En parallèle, ma passion pour la photographie croît de jour en jour. Je passe au numérique, du compact au DSLR… j’intègre un club photographique très actif (pour la petite histoire, nombre de membres sont devenus professionnels), participe à des concours, réalise mes premières expositions. Pour me challenger, je réalise mes premières prestations, tantôt en tant que second photographe lors de mariages, tantôt pour couvrir des salons.

Des raisons personnelles nous poussent à revenir en France il y a près de 10 ans maintenant. Afin de faciliter notre intégration, je prends mon premier CDI. Encore une fois une situation assez enviable, mais l’atmosphère est entièrement différente. Je tiens deux ans, puis me concentre sur l’après. Je lance ma propre startup, puis décide quand mes fonds propres commencent à se tarir de tout donner dans la photographie. Je pars donc de zéro début 2015, et arrive au point d’équilibre en 2016. J’ai réussi le pari de retrouver cette liberté et de vivre de ma passion. Au vu de mon expérience passée, je m’oriente naturellement vers la photographie d’entreprise, de la TPE à la multinationale.

Son style

A travers ce parcours très riche en expériences, as-tu réussi à te construire un style propre à chacune de tes interventions ?

Je suis à la fois un créatif et un scientifique. Je suis curieux de tout, aime les challenges, me dépasser. Autocritique, je ne suis que très rarement – complètement – satisfait de mon travail. Je vise donc sans cesse à m’améliorer. J’apprécie le travail d’Ansel Adams, et ai suivi sa notion de zone system à mes débuts. Pour moi, une photographie réussie incorpore une recherche sur la composition, une balance entre ombre et lumière harmonieuse, un travail sur le sujet et son environnement, sur le sujet dans son environnement.

Je suis particulièrement heureux quand j’arrive à un résultat presque poétique, ce qui est assez rare dans le corporate. Ceci se retrouve davantage dans mon travail artistique, voire dans l’événementiel. J’aime le noir et blanc tout autant que la couleur ; cependant, mon choix artistique s’effectue avant la prise de vue, il ne s’agit pas d’une réflexion a posteriori.

Mon univers : les paysages naturels, urbains, l’humain contextualisé.

Ma philosophie : aller au-delà des attentes de mon client, peu importe la prestation.

Ses anecdotes

Aurais-tu un souvenir à nous partager, associé à ton activité de photographe ?

Mes prestations pour Ubisoft. L’entreprise a un environnement de travail à la hauteur de ce que l’on peut imaginer. J’y ai réalisé de l’événementiel et des portraits. Dans les deux cas, intégrer l’équipe pendant quelques jours aura été très, très fun. Certains des portraits ont été particulièrement décalés, dans l’esprit des jeux. Malheureusement, je ne suis pas en mesure de les montrer.

Peut-être as-tu alors une photo particulièrement marquante de ta carrière à nous partager ?

Voici une question difficile… peut-être celle d’un avocat assez médiatique dont voici la photographie. Je ne dirais pas qu’il s’agisse de ma plus belle photographie ; cependant, les étapes pour parvenir au résultat sont intéressantes.

J’ai été mandaté suite au décès du précédent photographe. L’idée était de rester dans une certaine continuité. Hors ce photographe faisait usage d’un fond assez particulier, et donc introuvable dans le commerce. J’ai donc demandé à mon épouse – artiste peintre – de réaliser une toile que je puisse utiliser dans ce contexte. Ce fond a des dimensions assez importantes, 3x4m, acrylique sur lin, et a pris trois jours à réaliser.

La séance en soi aura pris un maximum de 15 minutes, ce qui est fréquent quand il s’agit de personnalités avec un agenda chargé. Réaliser un portrait demande certaines qualités interpersonnelles et de l’expérience ; un débutant aurait fait ici un formidable flop, le challenge n’étant pas uniquement technique. Quelle joie de recevoir ensuite le courrier personnalisé d’un client satisfait.

Ses projets

Nous arrivons déjà à la fin de ce seizième “Parole de Photographe”. L’occasion de nous parler de tes projets dans les mois à venir !

Mon plus beau projet à venir : la Tour Eiffel. J’ai en effet remporté 4 des 7 lots du marché public. Ce fut la bonne nouvelle du confinement, après environ 8 mois d’attente. Tout un symbole.

Mis à part cela, je continue d’entretenir des relations sur le long terme et donc récurrentes avec mes clients, ce qui me permet de garder une certaine sérénité compte tenu des événements actuels.

Il y aura sûrement de nouvelles surprises, et je me tiens prêt à y répondre.

Un dernier mot ?

Je suis très heureux de faire partie de la famille « Label Photographie ». Il est toujours difficile de lancer quelque chose. J’adhère depuis le début à votre vision, qui ne peut qu’être bénéfique pour notre profession. Je vous (et par incidence nous) souhaite pleine réussite pour cette nouvelle plateforme.

Où trouver Jérôme Aoustin

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