Portrait collodion humide

Une technique ancestrale au service de photos uniques

Le portrait collodion humide est une technique photographique du 19eme siècle, tant ancienne que fascinante. Véritable spécialiste en la matière, le photographe Eric Olivier nous ouvre les portes de son studio et nous emmène à la découverte d’un procédé toujours aussi intriguant à l’ère du numérique.

En tandem avec la photographe Valérie Servant pour cet article, ils nous disent tout d’une technique intemporelle qui continuera encore longtemps à séduire les amoureux des belles choses. Écoutons Valérie nous présenter cette technique.

N.B. : toutes les images illustrant cet article sont l’œuvre d’Eric Olivier.

Portrait collodion humide : une technique ancestrale au service de photos uniques

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Eric Olivier, collodioniste à l'ère du numérique

Photographe professionnel installé près de Lille, Eric Olivier découvre la photo à 10 ans : c’est le début d’une histoire qui deviendra son métier. Depuis quelques décennies maintenant, il offre son regard et son savoir-faire aux particuliers pour immortaliser les moments uniques de leur vie comme les mariages, ainsi qu’aux professionnels pour des photographies d’entreprises ou d’immobilier. Il se révèle également comme un portraitiste dont le talent n’est plus à démontrer. Ce qui fait exception dans le travail d’Eric Olivier, c’est qu’il réalise des portraits intemporels et pleins de force. Il a non seulement le regard pour cela, mais il a aussi choisi de maitriser le portrait collodion humide.

S’il est une technique rare pratiquée par des personnalités tout aussi rares, alors c’est bien celle de la photographie au Collodion humide. C’est ce que j’en ressens en regardant ces photographies au caractère unique et c’est ce qui m’a été confirmé par Eric au cours de nos échanges.

Le portrait collodion humide est bien plus qu’une pratique, c’est véritablement un art qui se désire, qui se mérite, qu’il faut aimer pour espérer l’apprivoiser, qui demande du temps. Et c’est en ça que la magie opère, car réaliser une image selon cette technique dont l’invention se situe aux alentours de 1850, est véritablement le choix d’œuvrer au rythme d’un autre temps, plus lent et plus décisif que celui de la photographie numérique.

Contrairement aussi à la photographie numérique, le Collodion humide n’a rien de virtuel, c’est de la matière, c’est vivant. Du procédé de création de la plaque jusqu’à sa révélation, il se créé une relation organique entre le photographe et son support, autant qu’entre le support et les préparations chimiques qui vont révéler l’image. 


Avoir son portrait réalisé au Collodion humide, c’est s’offrir beaucoup plus qu’une image, c’est vivre un véritable moment de photographie et recevoir un objet, unique et précieux. 
Eric travaille à la chambre photographique grand format, le seul appareil photo lui permettant d’y insérer dans un châssis, le support de grande taille et de son choix qui deviendra une photographie pas comme les autres, une image imprimée certes, mais qui à la différence d’un tirage photo, ne sera pas sur papier.

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Qu’est-ce que le portrait collodion humide ?

Eric est presque un alchimiste, comme tous les collodionnistes il a ses recettes, ses chimies, qu’il fait évoluer au rythme de sa pratique et de ses échanges avec ses confrères. Sa première recette, est celle qu’il va préparer pour rendre la plaque sensible à la lumière.

C’est un mélange de Collodion officinal, qui sert de liant auquel il ajoute, entre autres, des sels comme le bromure de lithium et l’iodure d’ammonium, qu’il va d’abord déposer avec soin sur la plaque. A la suite de quoi il plonge l’ensemble dans un bain comprenant du nitrate d’argent qui, en réaction avec les sels, rendra la préparation sensible à la lumière.

C’est cette plaque que l’on obtient en sortant d’une séance avec Eric, la plaque qu’il aura sensibilisée et placée dans la chambre photographique. Une image couchée sur une plaque de verre, d’aluminium ou de plastique brillant.

Cette image, depuis la prise de vue et jusqu’au développement, est inscrite sur un seul et même support qui se métamorphose continuellement jusqu’à ce que le procédé soit arrêté.

Puis dans la chambre noire, le labo, elle va évoluer au rythme des réactions chimiques et des manipulations nécessaires à révéler et fixer les lumières et les ombres auxquelles elle aura été exposée, pour enfin devenir une photographie imprimée sur du verre.

C’est un objet vivant et sensible créé et accompagné dans son évolution par le photographe, et c’est d’ailleurs en cela aussi, que chaque photographie est différente tant sont nombreux les éléments qui peuvent influer sur la restitution de l’image. Une préparation pour sensibiliser la plaque mal maîtrisée, et la photographie n’apparaîtra pas ou présentera des irrégularités. Une poussière qui se dépose sur la plaque se verra sur le portrait final. Une plaque qui ne serait plus assez humide au sortir de la chambre photographique perdra sa sensibilité, ou encore un bain de révélation trop prolongé et les noirs seront voilés.

De plus il faut savoir que le collodion humide est sensible aux UV ce qui modifiera la restitution de certaines teintes dans les gris. Avec le collodion humide le photographe doit traduire une sensibilité au spectre des couleurs qui diffère de celle de l’œil humain, un citron photographié selon cette technique sortira noir sur la plaque, et, il arrive aussi souvent que des tatouages disparaissent.

Le procédé photographique du portrait collodion humide

Une fois la plaque préparée, et en prenant soin qu’elle garde son humidité, Eric va la placer dans l’appareil photo, la chambre, pour procéder à la prise de vue. Or cette plaque est 30 à 100 fois moins sensible à la lumière que la sensibilité de référence actuelle (100 iso) : y fixer une image nette est alors un véritable défi technique. Pour un portrait en extérieur par une journée ensoleillée, le modèle devra poser 5 à 7 secondes sans bouger, temps nécessaire à la plaque pour absorber suffisamment de lumière et marquer la photographie. Pour pallier cette contrainte, Eric utilise régulièrement 3 flashs qui lui permettent de réduire le temps de pose à une fraction de seconde.

Une fois la photo prise, Eric porte la plaque encore humide dans le labo et y verse la quantité appropriée de révélateur tout en la remuant pour bien répartir le produit et la développer. Et c’est un moment fascinant où son savoir-faire est déterminant, car la réaction du bain révélateur sur la plaque de Collodion humide est particulièrement rapide. Eric accompagne une réaction presque plus mécanique que chimique, il voit l’image monter et apparaître en un temps très court, de 10 à 15 secondes, durant lequel il va devoir juger à quel moment précis il devra intervenir pour arrêter la réaction et obtenir la luminosité et le contraste qu’il souhaite pour sa photographie. 

Révélée et fixée, la plaque dévoile tout ce qui fait son exception. Depuis la façon dont elle a été enduite de manière plus ou moins homogène, avec les effets de texture qui en résultent, à son exposition à la lumière, et enfin au moment où Eric fera le choix d’arrêter l’action du révélateur : de chacune de ses opérations, l’image en garde comme le souvenir, inscrit sur la plaque.

Nous sommes réellement dans le vivant : à regarder une photographie réalisée au Collodion humide, on sent qu’il y a là quelque chose d’organique autant que d’intemporel. Que c’est un art hors du temps, qui respecte le temps, car il s’inscrit pleinement dans le processus de création autant qu’il se révèle en laissant les traces de son passage sur l’image. Si l’on pouvait résumer toute la poésie du Collodion humide, ce serait alors peut-être que cet art-là rend la lumière et le temps particulièrement tangibles.

Eric Olivier m’a fait part d’une phrase qu’il a entendu de l’un de ses confrères collodionistes, et qui je crois, illustre parfaitement l’aspect presque rituel du procédé, autant que l’humilité du photographe dans sa relation aux éléments avec lesquels il travaille : « on ne fait pas une plaque, elle nous est donnée ».

Informations pratiques pour réaliser son portrait collodion humide

Combien coûte une séance portrait au collodion humide avec Eric Olivier ?

Tarifs : https://www.portraits-collodion.com/tarifs/

De 59 € à 399 € selon :
– le format : 4×5” -> 8×8” -> 8×10”
– la matière : alu vernis ou montage en ambrotype (verre),
– le coffret cadeau en bois personnalisé,
– forfait famille de 5 plaques (1 groupée et 4 individuelles).

Combien de temps dure une séance ?

En général 1h30, mais ça peut durer l’après-midi.

En quelle occasion offrir un portait au collodion humide ?

Pour des passionnés de photos, pour avoir un portrait unique et intemporel.

Où trouver Eric Olivier ?

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