Parole de Laurent Mayeux, photographe portraitiste
Pour ce vingt-troisième Parole de Photographe, Laurent Mayeux met la photographie de portrait à l’honneur.
Parole de photographe, c’est un entretien privilégié avec un photographe professionnel au savoir-faire affirmé. L’occasion de découvrir le parcours, le quotidien et les réalisations d’un photographe inspirant.
Pour ce cinquième Parole de Photographe, nous avons demandé à François Guillemin de nous présenter son activité de photographe spécialisée dans l’architecture, les intérieurs et le portrait corporate.
Bonjour François, bienvenue dans ce cinquième Parole de Photographe, ravi que tu aies accepté de te prêter à l’exercice. Commençons tout de suite par ta présentation.
Bonjour Pierre-Louis, je suis François Guillemin, photographe spécialisé en prises de vues d’architecture et d’intérieur.
Je suis installé à Paris et j’interviens sur le l’ensemble du territoire français pour une clientèle professionnelle composée d’agences d’architecture, de marques spécialisées dans l’habitat et le luxe, d’enseignes disposant de boutiques, d’hôtels et toute entreprise ou organisation souhaitant mettre en valeur son patrimoine architectural.
Je réalise également des portraits corporate pour une clientèle d’entreprises.
Le métier de photographe indépendant est assez chronophage, mais je prends le temps de voir des expositions avec une véritable passion pour la peinture.
Je suis également un consommateur de films, de livres et de musique et j’ai un très gros faible pour l’Italie, mais nous pourrions y consacrer une interview entière à parler de la culture, du patrimoine, de l’architecture, des italiens, de la gastronomie, du vin, de la langue, de l’opéra, de l’industrie, etc.
Effectivement, l’Italie dispose d’une richesse culturelle et artistique passionnante. Torna alla foto : peux-tu nous parler de tes premiers pas en photographie ?
J’ai démarré tout petit avec un Polaroid mais je dois reconnaitre que les premiers essais n’étaient pas très concluants. J’ai développé mon œil avec beaucoup de travail et je suis passé professionnel à l’occasion d’un changement de carrière en 2013.
Du coup ton parcours professionnel initial n’était pas spécialement tourné vers la photo ?
J’ai un parcours professionnel en soi pas trop banal avec comme fil directeur l’architecture.
J’ai démarré mon parcours professionnel comme formateur chez un éditeur de logiciel de dessin pour architecte. De fil en aiguille j’ai intégré pendant quelques années une agence d’architecture avant de créer une société de conseil en informatique.
Puis nouveau saut dans l’inconnu avec une formation de 18 mois et l’obtention d’un CAP de menuisier en meuble et d’un CAP en ébénisterie, par passion tout simplement. J’ai créé mon atelier d’ébénisterie à Paris et c’est à cette occasion que j’ai repris la pratique de la photographie pour mettre en valeur mes réalisations.
Malheureusement (ou heureusement) une tendinite tenace a mis fin à cette expérience et c’est sans aucune hésitation que j’ai lancé mon activité de photographe après quelques mois de formations complémentaires pour maîtriser les techniques d’éclairage et de prises de vues d’architecture et d’intérieur et la maîtrise de Photoshop.
Décidément, jusqu’à présent aucun parcours de photographe ne se ressemble ! Parlons style : on sent une vraie rigueur et un rendu très naturel dans chacune de tes photos, je suppose que cela n’est pas dû au hasard ?
Je cherche à obtenir des photos attractives tout en privilégiant un rendu le plus naturel possible. Je travaille en lumière naturelle avec un apport d’éclairages complémentaires mais je veux absolument éviter l’effet flash.
J’interviens dans le domaine de la photographie commerciale. Peut-être que mon passé d’artisan d’art a imprégné ma démarche de photographe mais je me considère avant tout comme un artisan au service d’un projet client.
J’ai bien sûr mes goûts et mes préférences mais je ne cherche jamais à imposer mon point de vue. J’échange beaucoup avec mes clients sur leurs attentes et je fais des propositions en conséquence. Mes clients sont avant tout des créateurs et le plus important pour moi est de mettre en valeur leurs créations et non mon travail, mais les deux étant intimement liés j’en retire toujours beaucoup de satisfaction et de reconnaissance.
Hé oui, la communication, encore et toujours ! Parmi tous les projets que tu as pu couvrir, y en a-t-il un qui ressort particulièrement ?
Il m’est difficile de répondre à cette question. Nous avons la chance de pratiquer un métier passion qui nous offre des opportunités de rencontres et des projets tellement divers et enrichissants que ce soit pour aider une jeune créatrice à lancer sa collection ou collaborer sur un projet d’une marque nationale impliquant sur des shootings de plusieurs jours les équipes client, l’agence de publicité, une boite de production, etc.
Mais pour mon attrait pour l’architecture je retiens une session photo réalisée à l’occasion d’une interview pour le journal du Grand Paris de Christian de Portzamparc, architecte mondialement reconnu et primé (Prix Pritzker 1994, Praemium Imperiale 2019). La session photo en elle-même n’avait rien d’inoubliable mais l’écouter exposer sa vision sur la place et le rôle de l’architecte dans l’évolution de la société vous rend un tout petit peu plus intelligent.
Accéder à de telles opportunités est une sacrée récompense. Et côté images marquantes ?
Il y en a beaucoup mais je vais en choisir trois.
La première est extraite d’une série réalisée pour le Musée des Impressionnismes à Giverny. Dessiné par le cabinet d’architecture Reichen et Robert le musée s’inscrit dans son environnement à flanc de colline ne laissant apparaître que quelques murs opaques et des terrasses plantées, prolongées par des parterres entourés de haies. Ces photos prises à l’aide d’un drone offraient pour la première fois depuis son ouverture en 1992 des vues d’ensemble du musée et de son jardin organisé en chambres. Plusieurs photos de cette série ont été publiées dans un très beau hors-série de Connaissance des Arts entièrement consacré au musée des impressionnismes.
La deuxième fait partie d’un reportage sur l’appartement de Cédric Grolet. Cédric est le chef pâtissier de l’hôtel Meurice et a été consacré à 33 ans meilleur chef pâtissier du monde en 2018. Il dispose également d’une très belle boutique rue de l’Opéra à Paris et parcours le monde pour faire rayonner l’artisanat d’exception français au travers de ses créations. J’adore son enthousiasme, son talent et sa gentillesse.
La troisième n’est pas la plus marquante pour ma carrière mais a été très importante pour le gain en visibilité de l’architecte d’intérieure Caroline Debono (Atelier CVD). Grâce à son talent et à cette photo ainsi qu’une vingtaine d’autres prises sur plusieurs de ses projets, son exposition sur les réseaux sociaux a été démultipliée et les contacts et nouveaux projets se sont enchaînés.
Merci pour ces beaux souvenirs, vraiment très inspirants. Nous arrivons à la fin de notre entretien, l’occasion de parler de tes projets futurs.
Je réfléchis à lancer un service de production vidéo après avoir suivi des formations en captation vidéo et montage Premiere Pro.
Un dernier mot ?
Un grand merci pour le projet Label Photographie et nous permettre de mettre en valeur notre travail et partager notre savoir-faire.
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